La Loco Bio, une aventure humaine

Installée dans le centre de Chalais, la Loco Bio, ouverte depuis le 5 octobre 2016, est une épicerie bio pas tout à fait comme les autres. C’est un lieu de vie ouvert à tous. Un espace de convivialité et d’ouverture sur le monde actuel et à venir.

 

Tout a commencé en 2015 par un constat. Un constat partagé par un groupe d’amis lorsqu’ils apprennent la fermeture à prochaine de la Biocoop de Chalais où ils avaient l’habitude de faire leurs courses.

Bientôt, les clients-usagers de la Biocoop devront se ravitailler dans un rayon de 40 km -Angoulême, Cognac ou Coutras-. Une perspective peu satisfaisante pour ceux qui étaient jusqu’ici partie prenante du groupement d’achats entre consommateurs et producteurs, à l’origine de la Biocoop devenue un lieu à forte exigence écologique et sociale.
Rapidement le groupe d’amis s’achemine vers une évidence : « Et si l’on prenait le relais de la Biocoop afin de maintenir la tradition éthique et militante du bio sur Chalais ? »

Un projet avant tout collectif

L’idée de reprise se transforme vite en projet concocté minutieusement par Stéphane Traumat et Camille Bénabent, tous deux alors prêts à relever un nouveau défi professionnel.  Mais les deux amis n’entendent pas se lancer seuls dans l’aventure. Conseillés par l’Union régionale des sociétés coopératives et participatives (URSCOP), après des mois de réflexion, ils décident de créer leur entreprise sous la forme d’une Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC).

C’est ainsi qu’un soir de juin 2016, Stéphane et Camille invitent les habitants de Chalais à découvrir leur projet quasi abouti. A savoir l’ouverture à compter du 5 octobre 2016, dans l’ancienne supérette Vival, avenue de la gare, de la Loco Bio sous la forme d'une SCIC (voir encadré 1).

Les deux amis deviennent d’emblée salariés et co-gérants, mandatés pour une période de quatre ans. A leurs côtés, 38 personnes -consommateurs ou producteurs- décident de se joindre à l’aventure en tant que coopérateurs.  

Dès lors, juridiquement, la SCIC  appartient à ses salariés mais aussi à ses clients coopérateurs. L’objectif partagé par tous est clair :

« Répondre à une éthique commerciale et non à une maximalisation des profits. »

Chaque coopérateur détient une ou plusieurs parts du capital de l’entreprise. Dans cette même démarche, lors d’Assemblées Générales régulières, les coopérateurs et l’équipe salariée  de la SCIC, débattent et décident des orientations générales de l'entreprise. A savoir : des méthodes de vote et règles de cooptation ; du vote des statuts et de leurs modifications éventuelles ; de l’élection des gérants ; de la validation de la gestion opérationnelle du magasin ; de la décision de répartition des résultats et des orientations futures de l’entreprise . Chaque coopérateur y dispose d'une voix, quel que soit le nombre de parts qu'elle ou il détient. 

Bio, indépendante, locale et militante

Pour l’équipe salariée comme pour ses clients, consommer bio ne doit pas concerner qu’un public privilégié. La Loco a pour mission de s’adresser à tous et revendique son identité bio, indépendante, locale et militante.

Quant aux circuits d’approvisionnement, ils se doivent d’être aussi courts que possible et la saisonnalité des produits vendus demeure une règle de base. Enfin, si certaines denrées viennent de loin (fruits exotiques, sucre, chocolat, bananes, riz basmati…) , l’équipe privilégie le label du commerce équitable et veille à la manière dont ces denrées transitent, excluant tout transport par avion.

La Loco Bio a par ailleurs fait le choix de l’indépendance vis à vis des grandes enseignes. Un choix assumé nullement synonyme d’isolement !

Dès sa création, elle a rejoint le groupement Accord Bio qui rassemble environ 200 magasins à travers la France. L’entreprise travaille également avec bon nombre de producteurs bio locaux.

Par ailleurs, la Loco Bio s’inscrivant dans une démarche d'économie sociale et solidaire, elle a bénéficié de divers soutiens institutionnels : la Région Nouvelle-Aquitaine (Bourse régionale coopérative) ; la Communauté de Communes Lavalette Tude Dronne (Mission Economie) ; la CIGALES "Le Compte 5" de Cognac ; La Nef / IPCA. 

Aujourd'hui, quoi de neuf ?

La création de la Loco Bio répondant à un réel besoin, le succès ne s’est pas fait attendre.

Les deux co-gérants ont vite eu recours à l’embauche d’un troisième puis d’un quatrième salarié. Et l’entreprise recense à ce jour 59 coopérateurs-usagers. Lesquels ont tissé au fil des mois une véritable énergie écologique, conviviale et solidaire avec et aux côtés de l’équipe salariée. A ce jour, Stéphane a laissé sa place de co-gérance à Camille qui devient gérante à part entière. Stéphane lui, est revenu à ses premières amours : la poésie et l'écriture. 

L'équipe commerciale de la Loco s'est encore renforcée. À ce jour, elle est constituée de Camille, Sylvie, Juliette et Sophianne.